CLIS CLOUD

UNE CLASSE D’INCLUSION SCOLAIRE
POUR LES ENFANTS ENTRANT DANS LE SPECTRE AUTISTIQUE


Projet de diplôme d’Architecte d’Intérieur 2014 reçu avec mention
Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris [ENSAD, Paris, France]

Extension de l’école maternelle publique Madame (40, rue Madame, 75006 Paris)
2014 (non réalisé)


Une personne sur 150 est diagnostiquée “autiste”.

En France, 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés.
Pourtant, nombre d’entre eux présentent des compétences intéressantes pour un investissement scolaire et social. L’intégration de ces enfants en « milieu ordinaire » stimule leur apprentissage des repères d’interactions sociales pour une meilleure intégration. Ce décloisonnement des enfants autistes participe notamment à la sensibilisation des autres enfants à la différence et à son acceptation.

Conservation du muret de la cour extérieure et d’éléments de l’ancienne loge avec extension de l’école traditionnelle par un volume faisant liaison avec l’école traditionnelle.

Par ailleurs, l’autisme est une pathologie qui présente des caractères susceptibles de révéler l’influence de l’architecture sur le comportement.
Depuis 2008, des études sur l’autisme ont démontré cette influence :
– Les lumières en plafonnier encouragent les attitudes de prostration au sol allongée sur le dos ;
– Les lieux de grandes dimensions sont plus anxiogènes pour ces enfants car difficiles à appréhender spatialement ;
– L’existence d’un espace de repli dans une pièce diminue la fréquence des crises ;
– Etc.

Salles de classe adaptée avec zones de circulation et d’apprentissage exprimées dans des matériaux de sol différenciés (béton ciré, liège, linoleum accoustique) et délimitées par des cloisons textiles amovibles ou des différences de niveau. Présence de « zones repli » permettant aux enfants autistes de se mettre à distance tout en offrant des structures de mobilité.

Ce projet propose une extension pour une école existante, adaptée à recevoir des enfants entrant dans le spectre autistique. Les accueillant dans la même école que les autres enfants, elle propose des salles de classes adaptées à leur pathologie, de la maternelle au cours moyen, tout en suivant une pédagogie architecturale les amenant d’un “milieu adapté” vers un “milieu ordinaire”.

Les salles de classes sont spatialement conçues selon une pédagogie architecturale de façon à ce que l’enfant puisse évoluer d’un espace d’apprentissage très adapté vers un espace d’apprentissage plus traditionnel.

A gauche :
Une classe très adaptée avec des niveaux et des matériaux différenciés (sol et murs) selon les différents types d’activités qu’ils proposent. La clarté des espaces en fonction de leurs activités est rassurante pour les enfants qui peuvent ainsi mieux anticiper les apprentissages qui vont leur être proposés en fonction de l’espace occupé.

Au milieu :
Une classe intermédiaire avec des espaces différenciés par des matériaux (sol et murs) et une organisation spatiale claire mais avec moins de niveaux différents.
La zone de repli est toujours très différenciée et à l’écart pour conserver sa qualité d’espace de retrait.

A droite :
Une classe quasi « traditionnelle » avec des espaces différenciés par des matériaux (sol et murs) mais avec une organisation spatiale plus classique.

Marquant le lien entre l’extension spécialisée et l’école traditionnelle, la salle de jeux adaptée aux enfants autistes est ouverte sur celle de l’école traditionnelle pour permettre aux enfants, qu’ils soient autistes ou non, de se rencontrer par l’approche intuitive du jeu.

Salle de jeux commune entre l’école traditionnelle et l’école adaptée avec « zones de repli » offrant à la fois un refuge pour les enfants autistes en cas de crise et des structures de mobilité aux enfants pour grimper, s’asseoir, se cacher…

Les « zones de repli » sont dessinées aux dimensions des enfants en différentes postures de crise autistique. Ce sont des espaces « contenant », ce qui est rassurant pour les enfants. Les volumes que ces espaces créent permettent d’être utilisés comme des structures de mobilité, permettant aux enfants, autistes ou non, de s’en servir pour grimper, s’asseoir, se cacher, etc.

La sensibilité des personnes atteintes d’autisme ne leur permet pas une perception appropriée au monde qui les entoure, ce qui le rend chaotique pour eux. Avec ce projet, il fallait imaginer un lieu qui répondrait à la perception particulière qu’ils ont de leur environnement.
Ce travail s’est ainsi développé selon une approche éthologique des comportements autistiques de manière à ce que l’architecture se dessine en fonction du comportement et non le contraire.